Il ne s’agit pas d’un ministère ordonné relevant du sacrement de l’ordre, mais d’un nouveau ministère institué accessible aux hommes et aux femmes laïcs et qui se veut un déploiement de ce que le Concile de Vatican II avait posé dans son décret sur l’apostolat des laïcs.
Il ne s’agit pas d’une « promotion » ce ceux qui s’investissent déjà généreusement dans les catéchismes de paroisse et qui verraient leur bénévolat ainsi reconnu et récompensé. Il s’agit d’un véritable ministère, c’est-à-dire d’un service, au plan de transmission des vérités de la Foi s’appuyant sur des compétences réelles et reconnues. Ce qui suppose d’y être préparé et formé.
L’exigence de formation des candidats à ce nouveau ministère est clairement affirmée par le pape : « qu’ils reçoivent une formation biblique, théologique, pastorale et pédagogique, nécessaire afin d’être des communicateurs attentifs de la vérité de la foi » (n° 8). Quant aux contenus et aux critères normatifs de cette formation, le pape invite les évêques et les conférences épiscopales à les définir.
La question se pose donc : où et comment seront formés les futurs catéchistes institués ?
C’est là que la théologie du corps apporte une réponse adaptée. Car la théologie du corps se déploie d’abord dans une théologie de la création, puis dans une théologie du péché et de la rédemption pour déboucher sur une théologie de la résurrection et du monde à venir et culminer dans le « Grand mystère » final des noces du Christ et de l’Eglise qui éclaire tout l’ordre sacramentel et s’achève par la prise en compte des exigences éthiques du « langage du corps ». Elle constitue ainsi une grande catéchèse de la Foi chrétienne qui répond aux attentes et aux interrogations des hommes et des femmes de notre époque.
Il n’y a donc peut-être pas à inventer ce qui existe déjà et qui ne demande qu’à être mieux connu et promu.
A cet égard, le programme de Certification proposé par l’Institut de Théologie du Corps constitue une proposition qui pourrait satisfaire aux exigences de formation de ces futurs ministres de la catéchèse. Non seulement ce programme donne une bonne culture générale anthropologique, à la fois philosophique et théologique (session d’anthropologie fondamentale) et une vision d’ensemble de la théologie du corps appuyée sur une lecture des catéchèses de saint Jean-Paul II (session Fondamentaux de la théologie du corps et séminaires d’approfondissement), mais elle permet de se former pratiquement à la transmission pédagogique de ce qui a été reçu (session apostolat de la parole), le tout sanctionné par un examen final qui s’assortit d’un « engagement missionnaire ».
Depuis sa création, l’Institut de Théologie du Corps a ainsi formé près d’une centaine de « Certifiés » qui ont reçu tout ce qu’il faut pour être les catéchistes institués voulus par le pape François pour répondre aux besoins de l’Eglise d’aujourd’hui. C’est ce que nous nous proposons de faire mieux savoir à nos évêques dans les prochaines semaines.
Yves SEMEN, Président