Séminaire du Mastère ouvert à tous sur inscription préalable
8h30 – 12h00 et 14h30 – 18h00 le jeudi
8h30 – 12h00 et 14h00 – 16h00 le vendredi
Le transhumanisme serait-il possible sans une a-théologie du corps ? Autrement dit, la théologie du corps n’est-elle pas la meilleure réponse au transhumanisme ?
Le transhumanisme est à la fois un mouvement culturel et un courant philosophique apparu dans la seconde moitié du xxe siècle avec Julian Huxley et Max More. Plus précisément, il s’agit d’un humanisme transformé à l’aune d’une interprétation matérialiste de l’évolution biologique, qui devient effectif sur la scène internationale à partir de 2002 avec le rapport américain « CT-NBIC ». En Europe, le rapport « Human Enhancement » le propose en 2009 comme un objet du débat public : y a-t-il une différence de nature entre le corps humain et celui d’un robot ? Du point de vue des microscopes à force atomique et ou à effet tunnel, qui permettent d’appréhender la matière au niveau du milliardième de mètre, il semblerait que non. On pourrait alors faire mieux que la nature en repoussant les limites du corps naturel. Il se trouve que la convergence technologique donne de fait, et de plus en plus, le pouvoir de modifier profondément le corps humain. Le transhumanisme se présente comme le seul arbitre crédible à l’époque de la « mort de Dieu » pour éviter le pire, transfigurer le corps humain, et ouvrir la voie à la « béatitude naturelle » (Descartes), que l’on désigne désormais comme la « santé » (OMS). Ce cours envisagera le problème du transhumanisme du point de vue de la philosophie de la nature, qui implique une théologie naturelle du corps comme on le verra avec Thomas d’Aquin, et qui ouvre à une Révélation sur le corps humain.
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Professeur : Emmanuel BROCHIER
Docteur en histoire de la philosophie de Sorbonne Université
Maître de conférences à l’IPC – Facultés libres de Philosophie et de Psychologie
Doyen et directeur de l’IPC