Séminaire du Mastère ouvert à tous sur inscription préalable
8h30 – 12h00 et 14h30 – 18h00 le jeudi
8h30 – 12h00 et 14h00 – 16h00 le vendredi
En quoi une approche tronquée et fonctionnaliste de la bioéthique peut-elle se révéler « contre l’homme » et aboutir à cautionner des lois iniques ?
La naissance et le développement de la « bioéthique », tout autant que sa fortune médiatique ont dans un premier temps installé cette « discipline » comme la référence unique de toute réflexion pratique sur la relation de l’homme et du vivant. Ses initiateurs la présentaient comme une simple évolution de la réflexion pratique de l’éthique médicale. Avec le temps, de manière subreptice, la bioéthique est devenue une authentique métaphysique, avec – à défaut d’adopter les mêmes méthodes de raisonnement – les mêmes ambitions et la même volonté de position principale. Au nom des évolutions de la science et de la médecine, des conséquences de ces évolutions sur notre conception du vivant, la bioéthique s’est finalement donné pour mission justifier la posture de l’homme comme inventeur de la nature humaine à venir. Il fallait à cette volonté créatrice une justification morale et un ensemble de principes juridiques : la bioéthique, en tordant les notions anciennes de dignité et de responsabilité, a fourni tous ces éléments conceptuels à cette volonté de l’homme moderne. Nous examinerons l’évolution de la réflexion en éthique médicale, depuis ses origines les plus anciennes jusqu’aux lois dites « bioéthiques » les plus contemporaines, afin d’identifier les principes à l’œuvre dans chacune des étapes cette réflexion sur le rapport entre l’homme et la part matérielle de sa nature. Nous verrons aussi comment la responsabilité et de la dignité « relues », séparées de leurs fondements naturels, deviennent incapables de protéger l’homme contre lui-même.